jeudi 30 janvier 2014

Broken Bells – After The Disco




Après quelques années d’absence, un Album des Shins pour James Mercer (pas forcement mémorable, quoique Port Of Morrow…), des productions léchées à la pelle (Black Keys, Electric Guest, Portugal. The Man) et un album hommage à Enio Morriconne avec Dianele Lippi (Rome) pour Danger Mouse, revoilà nos deux comparses pour un album résolument pop. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est bien cet album. On y reconnait bien sur la production de Danger Mouse : chaude, profonde, un peu soul, avec grands renforts de chœurs et de cuivres, mais toujours la touche Broken Bells : le synthé un peu désuet très 70’s. On notera que James Mercer semble se faire bien plus plaisir que sur son dernier album solo, heu des Shins – lapsus…


On reste dans le même genre que le premier album ou bien l’EP sorti après, c’est de l’électro pop, avec synthé, guitares un peu bidouillées et grosse production. Je le trouve un peu plus abouti, Danger Mouse a laissé tomber une partie de son côté low fi, les basses sont plus rondes, moins saturées (Vaporize gâchée par la saturation des basses dans le précédent opus) , bref plus propre.

Allez, lançons nous dans une écoute track by track :
On commence avec A Perfect World qui démarre très cold wave, cette vague est vite réchauffée par la tonalité du synthé (surement volé à Metronomy) et la voix de Mercer. D’ailleurs les mélodies au synthé rappellent un peu Port Of Morrow. Le refrain fait mouche, le pont me plait bien aussi. J’accroche direct, il est fort le con !
After The Disco arrive ensuite, elle commence sur un rythme disco funk que n’aurait pas renié Franz Ferdinand ou CITIZENS!, mais le chant et la mélodie sont clairement Shins, ça continue bien !
Holding Of For Life, le single déjà connu, enchaine sur la même tonalité, avec un côté Bee Gees assez marrant et son refrain imparable.
Un peu de calme ensuite, avec Leave It Alone, une très sympathique ballade, toujours avec quelques chœurs, et une flute de pan qui s’invite.
The Changing Light débute très électro, la basse puissante arrive, le chant fait penser à du Rod Stewart (Baby Jane), très bien aussi.
Control est aussi encrée dans les années 70, très inspiré Eagles d’Hotel California pour le couplet, un refrain catchy et un final cuivré à souhait en font un très bon tube.
On enchaine sur une nouvelle belle ballade Lazy Wonderland, également avec de beaux cœurs triturés par la production.
Medecine est l’un des sommets de l’album, mélodie entrainante, rythmique sautillante, avec sa fin très Ennio Morricone (merci Daniele Lippi), j’aime.
No Matter What You’re Told est assez marrante avec ses faux cuivres à la Rita Mitsuko et son vrai bon rythme, encore une bonne chanson.
On retourne vers une ballade avec The Angel And The Fool et ses cordes, sa subtilité et sa rythmique et ses chœurs un peu RnB sur les bords.
L’album se termine (déjà ?) avec The Remains of Rock and Roll, qui joue la carte de la nostalgie, synthache (synthé qui tache) et rythmique lancinante en série, presque du Sade !

Au final on peut dire qu’on a en face de nous l’album du mois, et un bon départ pour l’album de l’année, attention quand même, Metronomy est aussi en embuscade !

Allez en cadeaux, les 2 vidéos clips dispos







Un teaser :



Et cerise sur le gâteau, un concert à emporter


lundi 27 janvier 2014

Bubblegum Lemonade – Some Like It Pop



Paradoxal. Le nom du groupe, le nom de l’album et la musique au diapason ne colle vraiment pas avec la pochette. Comment Bubblegum peut rimer avec Velvet Underground ? Et bien ça ne rime pas du tout, il ne faut pas prendre cette pochette pour une promesse de rock malsain, avec des histoires de drogués qui cherchent un homme avec 25 $ en poche. Tout est propre ici, pop à souhait, sucré, Bubblegum Lemonade quoi ! Passé ce constat, voici un disque plutôt sympa, aussi inoffensif qu’un poussin sans bec. L’inspiration est très sixties, mais du côté des Byrds ; le Tambourine Man, mais pas celui du Zim.

Toutes les chansons passent plutôt bien (même si certaines se ressemblent un peu trop, aidé par le chant un peu monocorde), on notera This Is The New Normal, Don’t Hurry Baby et You Can’t Go Back Again.


Jake Bugg – Shangri La


Moins d’un an après son premier LP, revoilà le petit anglais pré pubère avec sa voix de canard Bob Dylanesque si caractéristique. Cette fois, fini la guitare sèche et bonjour les décibels et la guitare électrique. Voici un album définitivement américain.

Encensé par une certaine presse rock traditionnelle (Rock n Folk donc), pas trop descendu par les autres, contrairement au premier album, pour ma part, j’avais plutôt apprécié le premier opus du garçon, voyons voir ce que ça donne !

Premier constat, il n’a pas changé sa voix : ce n’est donc surement pas une « figure de style ». On commence direct avec un Rock n Roll très country, There’s A Beast And We All Feed It. Ça sent le Massey Fergusson et les courses de Ford T pimpées devant le Diner’s, pendant que des blousons noirs se repeignent dans le rétro de leur Harley. La suite, Slumville Sunrise, confirme le virage rock sauvage de l’ensemble, bien loin du Nottingham natal de Jacob « Robin » Bugg. Mais le tout fonctionne bien, magie des mélodies, finalement pas si éloignées de celle du premier opus, juste boostées à la sauce middle west. Avec le 3ème titre, What Doesn’t Kill You, on part dans une envolé très Arctic Monkeys de leur premier album. On redescend gentiment pour Me And You, jolie balade. Messed Up Kids, passe plutôt pas mal, mais n’est pas non plus mémorable. A Song About Love lorgne vers du Miles Kane pour midinette (c’est peu dire) et n’y arrive pas… Je ne suis même pas sûr qu’il puisse arriver à chopper avec celle-là (enfin quand il sera en âge, hein). Retour aux states avec All Your Reasons, surement du côté de Laurell Canyon dans cette chanson très Neil Young dans l’intention, plutôt bien faite. On enchaine avec… les ZZ Top sur Kingpin, ou un country rock du genre, yeeeehaaaa !!! C’est bien fait, ça doit envoyer en live mais ce n’est pas pour moi… On enchaine avec Kitchen Table, plus calme, ça fait du bien ! La fin de l’album est acoustique, pas exceptionnelle mais ça passe. Storm Passes By rattrape un peu le tout.

Au final on a disque pas trop mal, personnellement je suis un peu moins fan du virage électro-country (j’aime pô la country)… En tout cas je connais un petit anglais qui va être bien reçu dans les saloons et les steackhouse, et pas dans les Buffalo grill de bords de ronds point de zone commercial, plutôt ceux de Santa Fé, Menphis ou Kansas City !





jeudi 16 janvier 2014

Kakkmaddafakka – Six Month Is A Long Time



Kakkmaddafakka… C’est un nom de volcan islandais? Perdu, c’est un groupe de pop musique Norvégien ! Enfin c’est quand même un nom compliqué ! Ils auraient pu trouver plus facile. Mais je vous rassure, ils chantent en anglais. Après effectivement une fois qu’on a le nom on ne tombe pas sur trop de sujet différents sur google (il suffit même d'écrire kakk…) !


Non contents de détenir le record du groupe qui a le plus grand nombre de k dans son nom (et demi-finaliste pour le nombre de A), ces norvégiens nous proposent une pop bien sympathique. De la sunshine pop même, à croire que c’est la spécialité nordique après les suédois de The Royal Concept et les finlandais de Satellites Stories.
De belles mélodies faciles à retenir, un piano très présent et rythmé, une guitare rythmique phoenixienne, des relent de reggae pour rendre le tout dansant au diable, des beaux chœurs, une basse en place, tout est là et tout est plutôt bien fait. On se retrouve avec une pop très fraiche. Ça sautille dans un style très Vampire Weekend (Bill Clinton (drôle mais pas mémorable), Young (bien mieux), Someone New, No Song), des fois un style proche de Sublime façon Santeria (Female Dyslexic), ça groove et c’est pop, très Leisure Society aussi et donc ça part un peu reggae par moment (Gangsta No More). On flirt des fois le mauvais gout et la diffusion dans les Intermarchés (Gisèle est demandé au rayon triperie). L'album est plutôt bien produit par Erlend Oye (avec un O barré), déjà responsable d'une chanson en italien( va comprendre) plutôt sympa : la Prima Estate qui a fait un peu le buzz en milieu d'année. Le clip étant barré je vous le propose de suite :



Une très bonne surprise qui éclaire cet hiver en beauté, et dire que ça vient de Norvège…Le problème c’est qu’il va falloir retenir le nom de ce groupe, car on risque de nous demander souvent, « c’est quoi ce qui passe ? ». Après c’est toujours plus facile à pronocer qu’à écrire !




Et en cadeau le clip de Forever Alone, gros craquage à base de norvégiennes bien roulées qui s'arrose de champagne, euh de mousseux tout en faisant du pédalo au bord d'un lac. En Norvège ont a pas les moyens mais on a des bombas...





Bande Originale du film La Vie Rêvée de Walter Mitty




Ce week end je suis allé voir le dernier film de et avec Ben Stiller, La Vie Rêvée de Walter Mitty. Tout d’abord, même si là n’est pas le propos, c’est un très bon film que je vous conseille, la photo est magnifique (je veux aller en Islande !!!), c’est drôle et poétique. La BO aussi est très bonne, composée en grande partie par José Gonzales (de Junip).

On y trouve bien sûr Step Out , LE morceau du film qui illumine la bande annonce, mix de folk nordique (normal, car José Gonzales, comme son nom ne l’indique pas est originaire d’un pays nordique) dopée à la sauce M83. Mais aussi la très bonne Dirty Praws de Of Monsters And Men, bien plus adictive, avec des montées en puissance très Edward Sharpe.

On y trouve aussi la fameuse Pina Colada Song (faut avoir vu le film) par Jack Johnson en reggae acoustique de plage (son style quoi), des plus sympathique. Les autres chansons de José Gonzales/Junips sont aussi très bonnes, Stay Alive est particulièrement bien. On y trouve aussi Rogue Wave avec Lake Michigan mais surtout The Wolves and the Ravens. On trouve aussi une reprise de Don’t You Want Me d’Human Leagues acoustique, moins sympa que celle chanté par le pilote d’hélicoptère bourré du film mais très agréable (un petit côté Nouvelle Vague). Enfin on y trouve bien sûr Space Oddity de David Bowie, chanté au début par Christin Wiig, et elle s’en sort plutôt pas mal sur ce « duo ».



En résumé, une très bonne BO pour un très bon film, et dejà pas mal d’ajout pour la playlist de janvier.







samedi 11 janvier 2014

Temples - Sun Structures


Vous pensiez que le revival pop psychédélique c’était so 2013 et que du coup c’était plus la peine de compter dessus. Et bien non, sortez des cartons vos tuniques indiennes, vos colliers de fleurs, voici les attardés de Temples qui nous livre leur version du psychédélisme du 21ème siècle, mais attention, en soignant le look late sixties, permanente à la Bolan, chapeaux, cheveux longs, t-shirts trop petits et manteau en fourrure de mouton. Musicalement, on se situe beaucoup plus proche de Tame Impala que de Jacco Gardner. On est en présence d’une interprétation plus personnelle de cette musique. Tout comme les australiens, ces anglais-là puissent aussi dans ce qui est sorti après 1967, on y retrouve une batterie glam par-là, synthé plutôt moderne, des empilements de guitare et des sonorités plus modernes. Mais attention, pas trop quand même, on retrouve ce qu’il faut d’esprit Beatles, Byrds, Beach Boys, Zombies. Rickenbacker 12 cordes et basse ronronnante de sortie, chant Beatlesien à souhait, chœurs d’éther et vocodeur syndical, rythme lourd sortant de The Experience, tout est là pour se sentir chez soi ! Peut-être trop ? Certes on ne peut presque plus parler d’inspiration quand on entend Shelter Song très Day Tripper à la 12 cordes et Ringo à la batterie ou Mesmerise surement composé par Georgio himself depuis le paradis. Après peut-on en vouloir à des anglais de copier les Beatles ? Surtout quand ils le font bien. Dans la même veine Beatlesienne, on trouve Keep In The Dark, qui comme A Question Isn’t Answered (qui lui tend plus vers du Pink Floyd) est rythmiquement « pimpé » à la sauce glam, très intéressant et hypnotique. The Guesser est très sympa et plus conventionnelle.
Ça n’a bien sûr pas inventé la poudre, on est en terrain connu, mais c’est très bien fait, dans un style très proche de Tame Impala. L’album s’écoute tout seul, les mélodies sont accrocheuses, la production sympa. Si on aime les Beatles (qui n’aime pas ?), on ne peut pas être déçu par Temples.





San Fermin – San Fermin


J’ai un peu de retard sur les écoutes, les fêtes obligent et du coup voici avec un peu de retard San Fermin. Je pense que si je l’avais écouté plus tôt, il aurait été très bien placé dans mon top 50 voir top 20 2013.
Avec un blaze pareil, c’est sûr, nous avons affaire à un groupe de ska ibérique ! San Fermin, la pochette avec un beau taureau, vive l’Espagne et les ferias de Pampelune ! Mais non, pas du tout. Pour le côté ibérique, on n’y trouve que quelques cuivres, lorgnant plus du côté de l’Angleterre et de ses cors que du côté des bandas et du Pata Negra…
San Fermin est un groupe de pop, folk pop, indie pop, pop symphonique, pop baroque, bref pop. Ils viennent de Brooklyn, comme The National, Dirty Projectors, Grizzly Bear ou Golden Suit dans un registre équivalent. On peut rajouter également Sufjan Stevens, Fleet Foxes et Local Native (plutôt Hummingbird) dans les inspirations plus ou moins avouées. En fait surtout Sufjan Steven, c’est lui la vrai inspiration de San Fermin.
La principale caractéristique de l’album est d’être très produit et très bien produit (beaucoup de cordes, chœurs et cuivres). On y trouve 7 pistes purement instrumentales (sur 17 titres ça passe tout juste !), symphoniques qui servent plus de lien entre les chansons et servent à créer une ambiance assez particulière. Ce n’est pas un truc qui me botte particulièrement, mais c’est bien fait.
L’album est composé d’alternance de moments de joie et de spleen, amplifié par l’utilisation des 2 voix : un chant féminin tout en douceur, chœurs vaporeux et une voix masculine plus grave, plus folk (sa voix me fait vraiment beaucoup penser à celle de Matt Berninger, le chanteur de The National).
Pour la joie : Cruel Kind, Sonsick (plus pop classique tubesque dirons-nous) ou Torero apportent ce qu’il faut avec des cuivres et des chœurs appuyés.
Pour le Spleen : on oscille entre lesdits arrangements symphoniques (Lament For V.G., At Sea, At Night True Love, In Waiting, True Love Asleep, Altogether Changed, In The Morning) et chansons folk dans un style proche de Grizzly Bear et Local Native, guitare sèche ou piano et production léchée (Casanova, Methuselah, Renaissance !), voir pop intimiste (Oh, Darling). Des fois, la même chanson s’occupe des 2 comme dans la bizarre The Count (les envolées de saxo) et la somptueuse Daedalus (What We Have) à la production plus que parfaite et sa montée en ampleur fantastique, passant d’une chanson intimiste piano voix en une avalanche de chœurs, cuivres, cordes, glockenspiel, percussions. Un vrai trésor.
Un album tout en yoyo, entre joie et mélancolie, ample et intime, à la production soignée, bref une bonne surprise.
Il est dur de sortir quelques titres de l’album mais vous pouvez quand même mettre Daedalus, Cruel Kind, Sonsick (le tube pop), Methuselah, Renaissance! Et Torero sur votre playlist du mois, pour une feria de salon !