vendredi 28 février 2014

Real Estate – Atlas



Après un petit interlude Ducktail l’année dernière, Matt Mondanile revient avec un nouvel album de Real Estate. On ne peut pas parler de nouveauté dans le style, c’est le moins qu’on puisse dire. On reconnait tout de suite Matt Mondanile. La voix est toujours vaporeux, la guitare toujours assez présente, et la batterie légère. Comme les autres albums, on peut le qualifier de délicat et agréable. L’album passe tout seul et ne donne envie que d’une chose : se poser et regarder la mer. Manque de bol on est en février et il pleut des cordes… Passez-vous The Bend pour rêver un peu. Horizon, Crime ou Primitive me semble sortir du lot à première écoute. En tout cas un bon moment, certes sans surprise, mais un bon moment quand même. Vivement l’été…


Skip The Use – Little Armageddon




2 ans après Can Be Late, revoilà le phénomène du rock français. Toujours à cheval entre le gros rock et la pop, le punk et le mainstream. Toujours une voix proche de Kile de Bloc Party. Mais quelques nouveautés quand même, une production plus poussée, un peu d’électro pop et de reggae en injection. N’étant pas fan du rock un peu « vif » je ne peux que me réjouir de cette nouveauté. On y trouve bien sur Nameless World, le single, mélangeant couplet ska, refrain plus rock, un enchainement classique e qui a fait ses preuves. La voix de Mat correspond bien au style reggae ska. On retrouve d’ailleurs la même alternance reggae rock sur The Wrong Man ( qui part même un peu en dub). Un reggae à la façon 10cc ou Clash, ça me botte bien. On a quelques chansons avec des ajouts de synthé un peu électro pop : Lust For You sympa, très pop et vraiment super, The Taste, plutôt calme, rythmique disco soft, très bien même si elle reprend des ficelles bien usées : pont plus que classique guitare arpège et montée en puissance , The Story Of Gods And Men, passe aussi le test avec son clavier rappelant le U2 des 80’s. 2 autres titres sont aussi plus pop, avec piano assez marqué : No Hero et In For The Kill qui clôture l’album. C’est bien fait aussi.
Les autres chansons me convainquent un peu moins, souvent trop bourrins, trop grunge, pas assez nouvelles. Après c’est une histoire de goût. Par contre je mettrais bien un carton jaune pour la tentative francophone Etre Heureux, qui par sa diction classique de variété française échoue aux cotés des Saez et consort. Mais encore une fois, il y en a qui aiment.

Pour conclure, 7 chansons qui me plaisent, presque la moitié, d’autres que je trouve trop bourrin, mais d’autres aimeront. Toujours est-il que ça donne envie d’aller les voir en concert, parce que quand même ça déménage ! en avril à Toulouse !




Motorama live au Connexion 20 février 2014




1 an et 1 jour après leur premier passage, revoilà Motorama live à Toulouse au Connexion. Le bouche à oreille après un premier concert parfait ou bien la notoriété grandissante des russes a fait venir plus de personne dans la petite salle Toulousaine. Ce n’est pas complet mais on doit vraiment ne pas en être loin.
La première partie est française, elle s’appelle Garciaphone, et c’est très bien ! Un petit mélange de Nada Surf et Death Cab For Cutie pour le rendu et les influences. Ils sont 3, une guitare acoustique (électro acoustique plutôt), une batterie et une basse ou guitare électrique suivant les titres. Ce qui est remarquable c’est le chanteur : il chante très bien, et sans forcer, ça parait naturel. Les chœurs sont bons et les compositions sympa. Bref une bonne surprise, on a acheté leur vinyle (dédicacé) à la sortie. Après une pause pas trop longue (moins d’une bière), Motorama arrive sur scène, toujours aussi avare de discours, mais bon ils parlent vraiment très mal anglais et le russe est moyennement compris dans la ville rose... ça commence fort, c’est très pros, comme la dernière fois. Je ne vais pas vous refaire le descriptif du concert car il est assez semblable du dernier : beaucoup d’énergie, pas de chœurs, concert vraiment sympa ! Les différences ne viennent pas des chansons mais plutôt de leur façon plus à l’aise de les jouer, c’est beaucoup plus carré, pro. En bref, et surtout pour 10 euros, on en a pour son argent, 2h sans pause avec rappel.

A noté : leur stand s’est étoffé et on a pu acheter le vinyle (dédicacé) de Alps, leur premier album. Et je vous le conseille, il est vraiment très bien, et il est différent de Calendar, plus calme, avec plus de clavier, mais toujours avec cette voix caverneuse avec écho et cette guitare aigue. Promis je vous ferai une petite chronique prochainement !

jeudi 20 février 2014

Metronomy – Love Letters


Première écoute et petite déception avec cet album, j’attendais surement trop de lui car il n’est pas si mal. Replongeons-nous de façon plus attentionnée dedans alors !
L’album commence avec The Upsetter et I’m Aquarius qui s’enchainent sur le même rythme (quasiment) et commence exactement pareil. C’est assez bizarre, surtout en les mettant à la suite, mais pourquoi pas, surtout qu’après les chansons se ressemblent moins… Une préférence pour The Upsetter, après on connait déjà I’m Aquarious, ça peut jouer. Après arrive Monstrous avec son intro où le clavecin se transforme en musique 8 bits digne de Tetris. J’aime beaucoup ce titre. Ensuite vient Love Letters, imparable tube, ici en version longue avec son intro toute en cuivre. Vraiment un super titre avec son piano très Supertramp, son rythme entrainant, son solo de trompette et ses chœurs presque hippies mais en fait résolument Motown. Month Of Sundays quant à elle est plus planante, du Summer of Love mélangé avec des rythmes 70’s, une guitare en picking puis en solo très 70’s et quelques synthés bien sentis (à dire très vite). Ça ne révolutionne pas leur musique mais c’est assez agréable. Boy Racers est une instru un peu chelou. On y retrouve le gout du groupe pour les sonorités bizarres et extrêmement datées au synthé. En fait après plusieurs écoutes on se rend compte qu’avec des paroles on avait un tube, mais ils n’ont pas voulu le faire ce tube, l’instru suffit ! On enchaine sur Call Me qu’on croirait être échappée de The English Riviera, plutôt lente, le début n’est pas évident mais la chanson finit par s’élever. The Most Immaculate Haircut commence comme du Broken Bells, ont-il fait appelle à Danger Mouse ? Dès que la guitare et la voix arrivent, on repart direct vers Brighton et le monde de Metronomy. Encore une chanson plutôt calme, douce et un petit peu mélancolique. À mi chanson, les cigales et des ploufs dans l’eau prennent le relai, d’un coup on embarque en vacances, pour repartir sur un refrain. L’été est encore loin, mais les jours rallongent. Ce n’est pas ma préférée mais il faut reconnaitre une audace rarement vue depuis les sonnettes du Pet Sounds des Beach Boys… Je préfère plus Reservoir avec son clavier assez présent. Never Wanted, quant à elle, est très calme (trop), j’ai plus de mal avec, même s’il n’y a rien de déplaisant. Il n’y a rien de hyper plaisant non plus en fait. Et après c’est fini ! Un peu court tout de même, j’aurais bien écouté un ou deux titres en plus ! Du coup je reste un peu sur ma faim.
Au fur et à mesure des écoutes je trouve cet album de mieux en mieux, Love Letters est énorme ; Monstrous, Month Of Sundays, Reservoir, The Upsetter me plaisent vraiment, et aucune chanson n’est à jeter.
Que dire de plus ? Que c’est finalement assez proche de The English Riviera, les mêmes tics sonores, la même utilisation des claviers. On peut cependant noter une voix moins trafiquée (d’ailleurs plus libérée, une autre façon de chanter) plus de guitare et des chœurs plus psychédéliques. Le traitement semble plus analogique aussi : les boites à rythme ne sortent pas d’un logiciel mais sont des pièces de musée (le rythme d’I’m Aquarius sonne trop Enola Gay, celui de The Most Immaculate Haircut sonne Soft Cell).

Je vous conseille donc bien sûr cet incontournable de la rentrée, il faudra par contre surement plusieurs écoutes pour bien rentrer dedans, à bon entendeur !

Allez le clip de Love Letters par Michel Gondry.




WhoMadeWho – Dream



Qu’est-ce qui pousse les pays nordiques vers l’électro pop ? La liste continue donc de s’allonger avec les Danois de WhoMadeWho (bon ça fait quelque temps qu’ils sévissent).

L’affaire parait moins mainstream que chez par exemple The Royal Concept, moins dans la copie, plus dans l’électro aussi, moins dans le sunshine, plus dans la mélancolie (tendance Outfit) ; bref plus intéressant. Les guitares sont en avant quand il faut, c’est plutôt bien chanté, bien produit, avec ce qu’il faut de sons et de gimmicks eighties indispensable de nos jours.

En plus du single The Morning, vraiment très bien (si vous écoutez le Mouv, vous connaissez), l’album est très bon, on y en trouvera pour tous les gouts : du calme avec Another Day, de quoi danser avec Hiding In Darkness, un son eighties (donc contemporain !) avec Dream ou You Better Self. Le tout est vraiment très plaisant ! Je vous conseille donc vivement cet album, surtout si vous aimez l’électro pop tendance M83.

Cascadeur - Ghost Surfer



Vous avez déjà surement du entendre le single de Cascadeur, nommé aussi Ghost Surfer, diffusé sur toute les bonnes radios depuis la rentrée. Et bien voici l’album de Cascadeur, un autre français avec un casque, mais lui c’est normal il est cascadeur (peut-être même catcheur, pilote de rallye, il paraitrait même qu’on a perdu sa trace lors d’un raid à Bornéo).
Autant le dire tout de suite c’est une sacrée claque. On a énormément d’ambition (et de l’engagement aussi comme on dit dans les émissions culinaires) dans cet album. Comment définir le son de Cascadeur ? C’est très pop, très produit, plutôt classique, avec corde, un peu de synthé, des chœurs, de la guitare, de belles mélodies, des ponts, de la pop quoi. Je cherche mes mots pour décrire tout ça, je dirais subtile et délicat.
On a beaucoup comparé Cascadeur à Christophe ou Polnareff, et même s’il ne chante pas en français, on peut reconnaitre une certaine parenté dans la voix et dans l’arrangement (surtout sur les chansons très piano). Et ce n’est surement pas un hasard si justement Christophe chante Collector sur cet album. Seul chanson en français et potentiel tube en langue française, avec chœur et arrangements type orchestre de chambre. D’ailleurs il y a d’autres invités sur cet album, Cousin Hubert s’est entouré de ses potes de Midlake et d’une soprano belge, qui d’ailleurs officie superbement sur Casino, donnant des airs d’Ecstasy Of Gold, l’ombre d’Ennio Morricone plane sur ce super titre d’ouverture. La première partie de l’album est plutôt joyeuse, les morceaux sont fabuleux et léger : Casino donc, Visage Pâle, Ghost Surfer et Mohawk (ma préférée de l’album, un peu de Local Natives). Kisses et son piano voix fait penser à du Paul Williams, tout en délicatesse. Après Mohawk, on enchaine ensuite sur une partie plus orchestrée, piano cordes à la manière d’une Agnes Orbel, notamment sur The Crossing ou Laydyday. Scarface puis White Space nous renvoie dans l’ambiance du début de l’album avant d’enchainer sur deux morceaux à cheval entre Air, Pink Floyd et Woodkid, planant à souhait. On enchaine sur Christophe et Collector avant de finir l’album sur Road Movie Part I et II, dans un esprit très rock progressif, du Air avec des cordes, du bon boulot.
Je ne serais que vous conseiller ce magnifique album et guetter les apparitions sur scène du bonhomme. Il tourne pas mal en France mais peu dans le sud-ouest… Pour les Parisiens, il passe au Bataclan en mars.


Damien Jurado - Brother and Sister Of The Eternel Son


Non ce n’est pas la BO du film de Michel Gondry avec Jim Carrey et la nana de Titanic, tu sais là, celui ou ya eternal sunshine ou un truc du genre. Non ça n’a rien à voir. Donc Voici donc Damien Jurado, déjà 13 albums en 17 ans, mon beau père doit connaitre, mais personnellement ça ne me disait rien. Voici donc un album sans prétention pour les amoureux de la folk pop indé américaine, celle qui sent les cabanes de l’Oregon, le Grizzly Bear (et pas que la bête) et la mélancolie avec une chemise de bucheron. On y retrouve une production luxuriante, une basse galopante (c’est le même producteur que Foxygen, on retrouve une basse identique), une ambiance glauque et roulement de tambours graves, des voix au vocodeur Dylanesque (Jericho Road). Je note surtout 4 chansons : Magic Number, Jericho Road, Silver Thimothy et Silver Katherine. Pour les amoureux de Grizzly Bear et compagnie, ça s’écoute bien !



vendredi 14 février 2014

Les futurs concerts à Toulouse


Pour les Toulousains, voici quelques concerts que je conseille pour réchauffer cet hiver pluvieux et froid :

Motorama, 20 fevrier au Connexio

Petit Fantome, 20 fevrier au Saint des Seins : en même temps que Motorama, mais il est aussi en première parti de Metronomy (mais au Zénith…)

Griefjoy, 21 mars au Saint des Seins

Pendentif, 3 avril à l’ENAC

Skip The Use, 9 avril au Bikini 

Metronomy + Petit Fantome, 25 avril au Zénith

Detroit, 20 mai au bikini

Asgeir - In The Silence




Encore un artiste de pop nordique me direz-vous. Et bien on ne va se plaindre que les scandinaves lâchent leur double pédale et se lance dans la douceur, parce que Korpiklaani… Bon là ce n’est pas de la presqu’ile d’où vient Asgeir, il nous vient d’Islande, et même d’une ile encore plus petite juste à côté. Pas d’amis, moins de 300 habitants sur l’ile, encore heureux, le petit Asgeir a une guitare… Après être monté à la grande ville, Reykjavik (bon d’accord il y a beaucoup moins d’habitants à Reykjavik qu’au Mans mais c’est la grande ville du coin), le jeune homme se lance dans la chanson avec comme parolier, son père, drôle quand même. Après traduction en anglais des textes, voici son premier album In The Silence. Avec lui, Asgeir nous sert une pop aérienne, mélange de Folk mâtiné avec une très petite touche d’électro, très dans l’esprit d’autres Islandais : Of Monster And Men, et donc très proche de la BO de Walter Mitty déjà commentée dans ces pages. En tout cas l’album est vraiment très bien, tout en douceur, guitare sèche, voix aigu, chœurs sensibles, production soignée, rythme entrainant quand il le faut. Il n’y a pas de mauvaises chansons, tout est délicat et très agréable, des fois un peu plus enjoué comme Torrent, plus électro comme Going Home, et il y a le single King And Cross, que vous avez surement du déjà entendre si vous écoutez Le Mouv’, un sommet de popitude, très bonne chanson qui réchauffe l'hiver !
C’est frais (normal vue d’où ça vient) et je vous conseille ça de suite !






Breton live au bikini dimanche 9 février




Tout juste une semaine après la sortie de son dernier album War Room Stories, Breton nous fait l’honneur de passer au Bikini. Qu’à cela ne tienne, on court les voir !
Alors effectivement, c’est dimanche soir, et du coup moins de monde de motivés et une salle à moitié pleine. Au moins on peut vraiment s’approcher de la scène, c’est cool.
La première partie est assurée par DIV, 3 membres, une guitare, une baterie, un micro et plein de trucs électronique à bidouiller. Au final ce n’est pas trop mal, même si, je trouve qu’il y a beaucoup trop de boucles, ce qui donne l’impression d’un gars qui fait du karaoké. D’autant que la voix est aussi modifié (façon Doin It Right de Daft Punk). A voir en CD…
Après s’être octroyé une petite pause et une grosse pinte, voici Breton qui débarque, à 4. On y trouve le Chanteur, qui est aussi à la guitare et des fois à la basse ; le batteur bah à la batterie, le bassiste qui prend des fois la guitare ou les claviers devant lui et un gars qui s’occupe de tous les gadgets électroniques, boucles claviers et compagnie et qui desfois prend la basse ou la guitare aussi.
Ils commencent direct par Get Well Soon, ça part fort, le son est très bon, la basse bien présente et là plusieurs choses sautent aux yeux. Premièrement le batteur est un Dieu, il tient littéralement le groupe et nous pond des rythmes hallucinants. D’ailleurs personne n’est dupe, on lui laisse de l’espace et la batterie est assez mise en avant. Deuxièmement, le chanteur ne chante pas mal. Sa voix en live est beaucoup moins trafiquée et est vraiment plus intéressante que sur l’album (ou il la tire vers le grave). On enchaine sur Pacemaker, du premier album et là on se rend compte que le public connait bien cet album, ça commence à sérieusement bouger ! La proportion est quand même plus sur le dernier album avec toutes les chansons jouées sauf Brothers, dommage, elle est bien. On note aussi la présence d’autres titres inconnus au bataillon, dont un joué très Rock plutôt sympa. Sinon globalement c’est assez semblable niveau teinte à ce qu’on trouve en album : de la pop avec pas mal d’électro, mais de l’électro joué : si une boucle est présente, elle est d’abord jouée, enregistrée puis répétée. Mais les chansons sont un peu différentes, surtout pour le premier album ou elles sont un peu moins « hip hop », principalement grâce au batteur. En tout cas ça envoie : Envy (le dernier single en date), 15 minutes Get Well Soon, Pacemaker, National Grid, S Four, Legs & Arms, Jostle, Search Party sont vraiment énormes et donnent bien la patate ! EZt comme toujours au Bikini, le son est parfait. Niveau scénique, ça bouge peu mais le lightshow est plutôt pas mal, en plus de tout ça des clips sont diffusés sur un écran derrière la scène, un différent par titre. L’ambiance est sympa, le chanteur parle plutôt bien Français, parait presque surpris que des gens soient venus les voir.

Le concert finit au bout de presque 2h, mais 2h assez intenses, on ne peut pas dire qu’ils aient été radins sur l’engagement.
Et donc s’ils passent par chez vous et que vous aimez l’album (critiqué un peu plus tôt), courrez les voir, ce sera un bon concert !

jeudi 6 février 2014

FAUVE – VIEUX FRERES PARTIE 1





L’année dernière arrivait une vidéo sur YouTube avec quelque chose de nouveau, instrumentalement plutôt ancré dans les 80’s des Smiths avec un beat plus appuyé, mais avec par-dessus du slam, quelque chose de violent, décrié, profond, sincère, touchant. C’était KANé, c’était FAUVE. Et puis on a écouté ST ANNE, tranche de vie d’une génération, on s’est tout de suite reconnu dans ces loosers qui n’arrivent pas à draguer dans les afterwork, qui se sentent mal dans leur boulot, dans leur pot alors qu’ils ont tout pour aller bien, qui aimeraient gueuler parce que la bière est trop chère et qui reviennent dans le même bar le lendemain. Encore un pied dans le monde du boulot, on sent les lendemains difficiles au taf suite à un concert tard dans un sombre bar parisien. Puis on a écouté NUITS FAUVES, toujours dans le mille, toujours cette façon de décrire la nuit, la loose de la plus belle des façons. Construit un peu comme une thérapie intime pour les membres du groupe, le traitement FAUVE se propage à la France.

Puis est arrivé l’EP, BLIZZARD, dans la même veine, avec ses clips faits main et son road trip en 103 à Antifer, rien de bien nouveau au final, toujours la même manie d’écrire les titres EN MAJUSCULES, de ne pas se montrer, d’utiliser le signe « diffèrent ». Une confirmation donc, et un bel EP. Presque un an a passé, de micro phénomène, FAUVE est passé au statut de hype, de truc à voir. Résultat : complet partout, plus de place au Bikini pour se faire une petite idée mardi prochain…

Et voici donc VIEUX FRERE PARTIE 1, toujours en majuscules, avec donc une suite annoncée.

A l’écoute, peu de choses ont changées, on reprend la même formule : textes agressifs, désabusés, premier degré, qui sortent des tripes. Guitare sensible et beat électro, un peu hip hop. On se retrouve rapidement à la première écoute avec le sentiment d’avoir peu de nouveautés au final : le chant scandé donne une certaine monotonie qui, si le texte ne sort pas du commun, ne va pas bien loin. Et voici peut être le gros point faible de l’album : la redondance, 3 chansons sur la rédemption (DE CEUX, LOTERIE, JEUNESSE TALKING BLUES) avec le même genre de structure : constat qu’on vit dans un monde de merde que nos vies sont bancales puis nique le blizzard, on va s’en sortir (ça me rappelle une autre chanson tiens…). On sent très bien la thématique de la sortie du tunnel, appuyée par les morceaux RAG, plus autobiographiques, mais je pense qu’il aurait été mieux de faire évoluer les chansons du sombre vers la lumière que de faire cette évolution dans quasiment chaque chanson, ça aurait peut être donné une structure différente.

Alors oui les thèmes musicaux sont différents -et vraiment sympa- mais même eux gardent la même structure, calme avec guitare en arpège quand il n’y a pas de parole et beat plus rapide avec guitare en accord pendant le chant.

Mais après tout, ça ne fait qu’un an qu’ils ont commencé et c’est leur premier album…

Les chansons d’amours (INFIRMIERE, avec sa partie chanté à la Thomas Fersen, sa musique super belle et LETTRE A ZOE) sortent quant à elles vraiment du lot, plus touchantes, apaisées.

Pour conclure, Je reste un peu sur ma faim. Ce n’est pas que ce soit mauvais, mais c’est moins original, on y trouve moins d’humour caustique, moins d’immédiateté, de petits détails qui font sourire. Je vous rassure il reste quelques tranche de vie savoureuse (la peur de la drague dans INFIRMIERE, le pétage de plomb dans le resto de VOYOU, les détails savoureux de JEUNESSE TALKING BLUES ou de LOTERIE. Mais c’est globalement plus distancié. On partage moins car on est plus des trimards que des musiciens, comme si le fait d’avoir quitté le monde du bureau pour le monde de la musique a formé une barrière entre eux et nous. Mais après INFIRMIERE, LETTRE A ZOE, LOTERIE me touchent particulièrement, VOYOU ou JEUNESSE TALKING BLUES même si elles me plaisent moins sont aussi assez magnétiques.

Cela me fait un peu peur pour l’avenir : vont-ils pouvoir aller plus loin, parler d’autre chose que d’eux, car aussi intéressante peut être leur vie, à 10 chansons par album, on va vite avoir fait le tour…

Mais j’ai toujours envie de croire en eux, et il y a tellement de sincérité et d’engagement dans ce qu’ils font qu’on ne peut qu’être admiratif.


Maintenant que dire de cet album ? Si vous n’avez pas accroché aux précédents titres, je ne pense pas que ce soit la peine de s’attarder, si vous avez adoré, bah vous avez déjà tout écouté. Et pour les indécis qui aiment sans aimer, accordez leur 45 minutes d’attention, au casque et en écoutant bien tout.

On le savait déjà, FAUVE ce n’est pas de la musique d’ambiance.






Breton – War Room Stories


2 ans après leur premier album revoilà Breton, un groupe anglais qui a enregistré en Allemagne, vous suivez? Considérés par la presse spécialisée des milieux autorisés comme l’un des membres actifs du renouveau de la pop british avec Django Django, Hot Chip, CITIZENS ! et les autres, voyons voir ce qu’ils ont dans le ventre. Pour le style, pas de bigoudènes, de chapeaux ronds et de voleurs de recettes Tipiac ; Breton mélange la pop, un peu de RnB, des rythmiques quelques peu Hip Hop, quelques cordes et une bonne dose d’électro. Le cocktail est plutôt intéressant, des fois proche de Foals, souvent mieux (enfin gout personnel). Un peu plus accessible que le précédent, War Room Stories et également plus homogène. On y note que la guitare est aux abonnés absents, la rythmique est assez sophistiquée, la basse souvent boostée à l’électro et la batterie s’en donne à cœur joie. La voix n’est pas le fort du groupe, plutôt grave, souvent doublée, quand ce n’est pas trafiquée au vocodeur comme sur Legs & Arms, mais il n’y a pas péril en la demeure, on peut même dire que ça donne un certain style assez reconnaissable. On peut en sortir quelques bon titres : S Four lente, électro, 302 Watch Towers, National Grid (surtout la deuxième partie) ; aussi quelques très très bons titres : Envy en ouverture et Fifteen Minutes en fermeture, Search Party, la chorale soul de Brother, toutes 4 vraiment sympas. Et surtout, il y a Got Well Soon, électro, entêtante avec ses faux de Hot Chip, le morceau de bravoure de l’album…

Je vous conseille donc l’album et pourquoi pas se replonger dans le précédent si vous ne connaissez pas, plus touffu, moins évident, mais assez attachant quand même.