lundi 29 septembre 2014

The Acid – Liminal #theacid #liminal



Voici la nouvelle découverte électro du moment : the Acid. C’est plutôt calme, minimaliste, tendance the XX, avec peut-être plus de guitare et une voix bien particulière, dès fois bidouillée (Tumbling Lights). C’est pop, folk, électro sans vraiment l’être à la fois. Mais au final, c’est surtout lounge. Mais quand je dis lounge ce n’est pas forcément le lounge des salons parisiens ou des hôtels de luxe. Non c’est un lounge plus tripant, un lounge de mecs allongés sur leur canapé avec quelques petites substances psychotropes dans le gosier. C’est loin d’être ce qu’il me plait le plus, donc je dirais que ça passe, le côté un peu mélancolique, désenchanté est très plaisant. Mais je ne trouve pas ça excellent non plus. Mais malgré tout, il y a Basic Instinct, le single, super titre et classique instantané. Rien que pour ça je recommande ! Fame est aussi plutôt bien faite. A vous de voir donc.


Julian Casablancas+The Voidz - Tyranny - #juliancasablancas



Je ne vais pas présenter Julian Casablancas, le branleur le plus connu de la planète rock. Depuis son précédent opus solo, assez bizarrement synthétique, de l’eau a coulé sous les ponts : une réconciliation et 2 albums des Strokes (pas mal du tout par moments), une participation plus que remarquée sur le dernier succès planétaire des Daft Punk. Alors le revoilà avec un album solo, enfin pas tout à fait, disons avec un autre groupe The Voidz. Et de son aveu il a casé ce qu’il n’aurait pas pu caser avec les Strokes. Le résultat est pour le moins… dérangeant… C’est un peu (beaucoup) bordelique, atonique, des choses plutôt pas mal sont collés à des trucs (j’ai pas d’autres noms) beaucoup plus hardcore : distorsion, hard rock gras avec moustache et cuir, guitare héro 10000 notes à la seconde, égorgement de chanteur, batterie mitraillette, expérimentations complètement inaudibles, des reprises strokesiennes du précédent opus (mouais l’autopompe bof) mais aussi sonorité world (afro-caribéenne, magrébine), beat hip hop, mélodies légères et subtiles. Bref un gros bordel, produit avec un son volontairement crade et saturé. C’est courageux, osé ou plus simplement complétement égoïste. Le vrai problème c’est que tout est collé ensemble dans la même chanson, on ne peut rien sortir de complétement mélodieux, c’est concept, ça m’énerve.
Alors qu’en déduire : Julian sait composer, ça on le sait. Mais il sait aussi tout gâcher quand il fait mumuse. Au nom d’un certain art (le visuel des clips est de la même veine), voir juste pour le geste, certains vont aimer, moi perso, ça me débecte ce gâchis. J’ai vraiment pas le courage de me faire une compile de tout ce qui est bien dans cet album, ou de supporter la merde qu’il y a autour. Parce qu’il y a plein de moment ou pendant 20-30s on se dit que c’est énorme (le Theme d’Human Sadness, la rythmique de Father Electricity, Nintendo Blood, Crunch Punch), et paf une autre grosse couche de merde par-dessus. Quand ce n’est pas la chanson entière qui croule sous la disto dégueulasse tandance heavy métal un peu plus lourd. Je signe pour une version unplugged, mais là non. Pas en l’état.
En fait on a l’impression que Julian, le branleur fini, a trop travaillé sur cet album, mettant couche par-dessus couche sur ses chansons. Mais c’est comme en peinture, à force de mélanger toute les couleurs, on finit par avoir du marron…
Prions que les autres Strokes sauront le canaliser pour le prochain album, il annonce volontiers un retour en studio prochain avec les Strokes.


Vandaveer live au dispensary – 21 septembre 2014 - #vandaveer #dispensary



Le Dispensary ? Mais c’est un pub, pas une salle de concert. Bien vu, mais après tout Vandaveer, c’est une guitare et 2 micros. Ce n’est pas non plus le chanteur le plus célèbre du moment, en plus un dimanche soir ça ne risque pas d’attirer les foules. Et pourtant, une petit centaine - vraiment une petite, voir une cinquantaine – sont là pour assister au concert, on y retrouve pas mal de têtes plus ou moins connues des habitués des concerts toulousains estampillés Friends Of P. Je ne vous parlerai pas de la première partie, car vu l’heure précoce du début du concert, nous sommes arrivés directement pour Vandaveer, il avait même commencé sans nous attendre le malpoli. On l’avait dejà vu il y a 2 3 ans au Saint des Seins, où on avait pu juger de son excentricité : il ne trouvait pas la balance génial, alors il a débranché tout, c’est assis au bord de la scène et a demandé à tout le monde de s’assoir. C’était fou et plutôt sympa.

Bon là évidement au Dispensary, il n’y a pas de scène, et la sono minimaliste a l’air de lui convenir. Alors rien de bien surprenant sur ce concert : toujours la même voix prenante, toujours superbement doublé par sa comparse choriste (toujours aussi chelou) et sa folk tendance classique. En fait Vandaveer, c’est Lewinn Davis le looser du film des frères Cohen : il chante bien, les mélodies sont sympas, il y a de l’intensité, mais ça reste de la folk plus qu’académique, donc rien de nouveau. Mais c’est un bon concert, et le gars est sympa. Il plaisante sur le grand prix de Singapour qui tourne sur une télé u fond du bar (c’est un pub) et sur le fait que Johnny Walker sponsorise un sport automobile, roulez bourré, mais vite ! Il boit du rouge directement à la bouteille d’une façon très provoquante : « C’est comme ça qu’on le boit aux US et c’est comme ça que ça doit se boire ». Il plaisante aussi sur l’insuccès de son dernier album, même pas commercialisé hors des US, un disque de reprises de classiques folk (original !). Mais sa mère a aimé, pas son père mais il est à moitié sourd. Bref ça rigole, ça rigole. Je ne reconnais pas toutes les chansons, d’autant que celles que je reconnais son plutôt modifiées. Le concert se termine finalement assez tot, mais bon c’est dimanche et ça a commencé tot !

Si jamais Vandaveer passe près de chez vous, il faut aller le voir, pour plusieurs raisons :
- C’est un bon moment, plutôt jovial, souvent loufoque
- C’est de la bonne musique pour qui aime la folk. C’est bien chanté, bien composé.
- Ça rappelle Llewin Davis, le film des frères Cohen, on se croirait dans un bar perdu de Greenwitch Village, en présence d’un vrai looser.
- Ça lui ferra de l’argent, parce que ça n’a pas l’air d’être la fête pour lui…
- Ça le réconfortera pour nous faire de nouvelles chansons.

The Drums - Encyclopedia - #thedrums #encyclopedia




Comme pour l’album de Pégase, très imprégné par Hong Kong et ses brumes, le dernier album des Drums est un album de voyage pour moi. Mais lui, c’est de la moiteur de Singapour qu’il est imprégné. La faute à un nouveau voyage d’affaire durant lequel j’ai exclusivement écouté cet album.
Autant le dire tout de suite j’ai plutôt bien apprécié. Pas tout, encore que, celles qui me paraissant difficiles passent très bien maintenant.
Le style est pop, inspiré de la pop 80’s anglaise, On entend les Smiths, Cure, des claviers omniprésents, une basse martiale, une voix particulière.
Ce qui est marrant, c’est que je connais pas du tout The Drums, (et je devrais quand même) – merci Guigui pour le tuyau - c’est donc une très grande surprise, et donc une bonne surprise. C’est un album riche plutôt bien produit, avec ce qu’il faut de clavier vintage pour être crédible de nos jours. 
L’album débute par le single qui ne reflète pas du tout l’album : Magic Mountain est bruyant, enragé. J’ai eu du mal au début, mais à force, on rentre dedans et on y reste (en live ça doit envoyer du méga lourd). On poursuit avec I Can’t Pretend. Ce titre pourrait être dans la BO de Drive, beaucoup de nappes de synthé, une ambiance particulière. On pense à Chromatics, mais avec une guitare très présente et bien sentie, j’adhère totalement, un très bon titre. Tout comme I Hope Time Doesn’t Change Him, peut être un cran en dessous et beaucoup plus classique. On enchaine avec quelque chose de très rythmé sur Let Me, et encore un excellent titre aqui fait imédiatement penser à du Joy Division (Transmission). Histoire de se reposer Break My Heart nous propose un peu de quiétude, pas transcendant mais sympathique. Retour dans quelque chose de plus enjoué et très 80’s, Face Of God est un excellent titre, tendu comme il faut : direction le dancefloor pour danser saccadé, ambiance Jimmy Sumerville assurée, L’ambiance retombe avec US National Park qui aurait pu être sur le dernier Arctic Monkeys (à côté de N°1 Party Authem), un très bon titre donc avec mention pour la guitare qui suit la mélodie du refrain et le break. Et on continue dans le bon avec Deep in My Heart, très enjoué et très pop, avec sa guitare smithienne en diable, sa basse plus que solide, sa voix aérienne : j’adore. Bell Laboratories est plus expérimentale, avec sa batterie électronique, sa boite à rythme et ses saillis de guitares. C’est plus un titre d’ambiance, pas de quoi s’exalter mais ça passe bien dans la continuité de l’album. There Is Nothing Left passe bien aussi, mais ça reste plutôt classique, moins inspirés, et surtout bien en dessous du reste. Mais rassurez-vous, il reste le meilleur pour la fin : Wild Geese, tout en nappe de claviers vintages dégoulinants, une magnifique intro, un peu Jean Michel Jarre sur les bords, et un titre planant à souhait, magnifique, très travaillé. De quoi finir l’album en beauté et donner envie de le réécouter illico.
Il n’y a pas grand-chose à jeter sur cet album, c’est vraiment pour moi une très grosse surprise. Et donc voici sorti de nulle part - ça n’engage que moi - un album qui se place tout de suite dans le top 10 voir le top 5 de l’année. C’est peut-être l’exaltation du moment ou le décalage horaire. Allez savoir.


Ty Segall – Manipulator - #tysegall #manipulator



J’avoue que je n’ai pas suivi ses innombrables sorties (8 albums en 5 ans, sans compter les sides projects) et c’est donc par la fin que je commence la discographie du prolifique Ty Segall. Apparemment c’est le meilleur album, donc tant mieux !
Alors le moins que l’on puisse dire c’est que c’est rock. A l’origine même garage rock. Mais pas que. Il y a aussi beaucoup de glam rock, tendance Bowie 70’s et T Rex, batterie et glitter guitare, basse rondouillarde, sans oublier la voix haute perchée, limite androgyne. Il y a aussi les alternances guitare acoustique / électrique, et bien sur l’intro de the Faker, plutôt Bowie non ? D’ailleurs les dernières photos de Ty le montre transformé en glam rocker, maquillage à paillette en prime. 
On note aussi quelques touches de psychédélisme, comme l’orgue de Manipulator, avec en prime une basse fuzz très The Seeds (le côté garage). Mais ce qui transparait le plus c’est le côté grunge : les riffs sales, le fuzz et la disto dégoulinante et lourde. L’ombre de Kurt Cobain n’est pas bien loin : On trouve comme sur Nevermind ce côté pop mais à la fois ce côté bourrin sans concession.
Alors oui j’ai oublié de le dire, il y a 17 titres, c’est beaucoup, c’est ce qu’on appelle un double LP. Et donc sur 17 titres on peut aller vers différentes orientations. Ça peut aussi être un peu indigeste, même il faut reconnaitre qu’il n’y a pas ou peu de morceaux de mauvaise qualité. Rock garage, glam rock, pop légère, psychédélisme, hard tendance 70’s (Led Zep, Black Sabath), grunge tout est mélangé de titre en titre mais aussi dans la même chanson. Et on se retrouve malheureusement avec des titres qui se ressemblent dans la structure : démarrage en douceur, montée en puissance, disto, et final un peu bourrin.
Enfin je dis ça mais on peut garder bon nombre de titres dans tout ça : Manipulator (un peu psychédélique et garage), The Singer (et la guitare qui n’aurait pas déplu à John Lennon - Revolution version single - sonorité un peu grunge, intro et solo très Soundgarden dans l’idée. solo aux sonorités crados), The Faker (un petit côté Arcade Fire dans la structure au début, et bien sûr du Bowie, vous ne trouvez pas ?), Mister Main (très 90’s, The Breeders, Kula Shaker, Ocean Color Scene, ce genre de chose). Les plus bourrins apprécieront The Feel, Susie Thum et It’s Over.
Enfin en tout cas il y a du grain à moudre avec cet album, mélange d’une compile Nuggets et de grunge 90’s à chemise de bucherons tendance Soundgarden ou Nirvana.



The New Pornographers - Brill Bruisers


Pour ceux qui ne connaissent pas, The New Pornographers est ce qu’on appelle un « supergroupe », un groupe composé de gens venant d’autres groupes. Ils sont mêmes canadiens, c’est dire. Le leader n’est autre qu’A.C. Newman que vous connaissez peut être, on ne sait jamais. Dans tous les cas, voici le 6ème album du groupe. Pas d’innovations importantes ni de changements de direction : on est ici en présence de Power pop classique, dans un style proche de Brendan Brenson par exemple. La production est plutôt pas mal, mélange de genre : harmonica et claviers aux sonorités Daft Punk, bref un peu de modernité dans tout ça.

C’est dès fois très bublegum pop, comme les ba-ba-ba-bo de Brill Bruisers, c’est acidulé, des fois plus rock, comme War On The East Coast plus urgente (plutôt sympa), ou comme Backstairs ou plus pop comme You Tell Me Where (très bon titre).

Globalement ce n’est pas tout à fait le style que j’affectionne le plus, mais bon il y a de bonnes choses et on peut dire que ça remonte le moral : c’est de la feel good musique en somme.


mercredi 24 septembre 2014

Alt-J – This Is All Yours



In y a 2 ans, la planète apprenait que si on tapait Alt+J sur un clavier de Mac on écrivait un Delta grec. Tout ça grâce à un groupe d’anglais, plus barrés expérimentation que pop classique école Beatles ou CSNY. Alt-J ça ne ressemblait à rien d’autre. Un peu de Hip Hop des voix qui s’entremêlent. Des basses et des percus lourdes sur des chants aériens en somme. Mais pas que, l’album était aussi parsemé d’interlude au piano faisant le lien entre les chansons et redorant le blason au concept d’album, malmené par l’air mp3 et iPod. Après moult concerts et le départ d’un des membres, les revoici pour un nouvel opus, plutôt attendu.

Pour commencer la chose qui frappe à l’écoute de This Is All Yours, c’est que les bonhommes sont toujours attachés à ce concept vieux de plus de 50 ans : le concept d’album. Sans vraiment de tubes (à part peut-être Left Hand Free), l’album est plutôt homogène et s’écoute d’une traite. A la première écoute on peut paraitre un peu déçus par la non présence de classiques instantanés comme Breezeblocks, Tessellate ou Mathilda, mais il faut écouter plus, s’imprégner de cette musique différente. Car oui c’est différent de ce qu’on entend d’habitude, comme sur le précédent album ils ont décidé de casser les règles du songwritting classique, voire de réinventer la pop. Flutiau moyenâgeux, beat hip hop, guitare au son Neil Young à mort, harmonies beachboysiennes, blues low fi à la Black Keys, Piano tendance classique, cuivres puissants, folk à guitare classique, tout se télescope, se mélange. C’est osé, et des fois très payant, comme sur Warm Foothills gigantesque puzzle ou chaque mot est chanté par quelqu’un d’autre. Des fois c’est un peu moins inspiré. Certaines chansons peuvent paraitre un peu terne, car il est vrai l’ambiance n’est pas à la fête et la déconne. C’est mélancolique, on y trouve beaucoup de balades. Comparé au précédent album la guitare est omniprésente, elle a remplacé l’électro.

L’album commence par une intro, toute en vocalises, puis des beats lourds arrivent, menaçants, très proche de l’album précédent, mais avec un petit côté musique indienne, plutôt sympa mais peut-être un peu longue. On enchaine sur Arrival in Nara avec son piano délicat, sa guitare toute douce, son violon et sa voix calme. Belle chanson toute cool. Nara est plus pop classique, avec une guitare à la sonorité très Chromatics, un bon titre. Every Other Freckle, qui avait déjà étais donné à écouter ressemble plus à l’ancien album, avec en prime intermède à la flute et ajout de rythmique plutôt hip hop. J’aime bien aussi. On enchaine ensuite sur Left Hand Free, également dévoilée plus tôt. Elle est très différente du reste de l’album, bluesy. On dirait du Black Keys fait par des coiffeurs ! Mais c’est plutôt sympa aussi. Le blues crasseux à peine fini on enchaine sur du flutiau médiéval avec Garden of England. Oyé oyé ménestrels et paladins… Un peu ridicule quand même… Choice Kingdom enchaine très calmement, ce n’est pas la chanson la plus intéressante de l’album. Ensuite on retrouve le « single », Hunger Of The Pine, avec son sample de Miley Cyrus. Le titre s’ouvre sur un chant doux, avec une montée douce et sur de cuivres sur des touches de piano. Très beau début de chanson, mais la suite et le côté hip hop me plait beaucoup moins. Pour moi, la vraie belle chanson de cet album est Warm Foothills : Une ballade folk, où chaque mot est chanté par quelqu’un de différent. C’est original, surprenant et envoutant. La fin de l’album est moins intéressant : The Gospel Of John Hurt ne m’emballe pas, Pusher se défend plus, Bloodflood pt.II est intéressante par les arrangements de cuivre (très Woodkid d’ailleurs) et se permet de caser un « Assassin de la police ». Et enfin le finale Leaving Nara propose une guitare plutôt sympa mais n’attend pas les sommets du début d’album.

Pour conclure, on peut dire qu’Alt-J ne fait pas trop comme les autres, en proposant un album innovant tout en restant classique, en proposant quelque chose d’osé. Des fois ça paye, des fois beaucoup moins. Il va falloir se faire une idée tout seul. Pour ceux par contre qui n’avaient pas aimé le premier opus, ça risque d’être plutôt dur !

Donc une conclusion en demi-teinte, intéressant mais peut-être pas assez immédiat. Du bon et du moins bon, du coup le concept d’album qu’ils prônent risque de s’éclater un peu et certains titres de l’album vont donc rejoindre des playlists….
Non, franchement, Warm Foothills est géniale !

samedi 6 septembre 2014

Avi Buffalo - At Best Cuckold



Attention, gros talent ! Sorti de nulle part, voici la bonne surprise de la rentrée. Avi Buffalo nous propose un album magnifique. C’est de la pop, tendance folk et guitare sèche, de superbes balades avec de magnifiques mélodies et arrangements luxueux. On pense à Eliott Smith, à la guitare du Velvet, à Christopher Owens, à Colin Blunstone pour la voix juvénile et douce, rien que ça. On se retrouve avec un sentiment bizarre : on a l’impression de connaitre chaque chanson et ça a l’air à la fois nouveau. L’album est donc bien produit, on y trouve bon nombre de trouvailles et d’arrangements géniaux, cuivres et cordes, sailli de guitares saturées pour contrebalancer le sucre de certaines compositions (Oxygen Tank, Memories Of You, Won’t Be Around No More) : et le tout est parfaitement équilibré. Même le solo de Memories of You, qui, pris à part, ne passe pas rentre parfaitement. Cette audace passe principalement grâce au superbe song-writting du jeune homme. Mélodie et structure tout d’abord, mais aussi parole : j’adore personnellement des phrase du genre : “This bird seems fucking free, and it’s nothing compare to me.” ou “A man carrying an oxygen tank is gonna come kill me and my family too if I don’t stop seeing you”. Bref je vous conseille très chaudement cet album (et en entier). A même pas 23 ans sortir un album comme ça je dis chapeau.


vendredi 5 septembre 2014

The Kooks - Listen



On avait laissé les Kooks sur un album plutôt bizarre en 2011. Voulant rompre avec leur statut de rockstar à poster de chambres d’ados, ils avaient essayé quelque chose de différent des 2 premiers opus qui avaient fait leur gloire, surtout auprès des filles. Ça avait moins plu mais il restait pas mal de choses intéressantes (Runaways et son electro bien sentie). 3 ans après revoici les premiers de la classe du rock tendance pop post-strokes. De l’aveu du groupe l’album est radicalement différent de ce qu’ils ont fait avant. Après écoute, je ne serais pas si catégorique. On retrouve les marqueurs classiques de la formation : guitare funky, cette voix particulière, l’utilisation du vocodeur, le mélange pop rock, les mélodies accroche-cœurs, le petit contretemps dansant. Alors évidemment il y a du nouveau aussi, un petit côté gospel sur les chœurs, le côté plus ouvertement dansant de certaines chansons, la rythmique plus lourde, la batterie plus inspirée (ils ont changé de batteur, il y a peut-être un lien de cause à effet), les claviers. Pour se mettre au gout du jour, ils ont même réécouté les Jackson Five et autres joyeusetés 70’s.
On se retrouve avec quelque chose de très pop, un peu décérébrée, sans message (les onomatopées de Down !). Mais après tout ça fait du bien aussi, et c’est plutôt bien fait, ça groove sec. On y trouve pas mal de titre superglue qui pulsent comme il faut : Around Town et Bad Habit un peu classique (mais ça fonctionne), Forgive & Forget feel good song funky (un peu facile quand même), Westside, cool avec ses claviers, Down, très bonne chanson, plutôt dansante, à la rythmique obsédante, et l’intro à la Black Dog de Led Zep. Bon évidement certaines frisent allégrement le commercial (Are We Electric peu mémorable).
Au final je trouve cet album plutôt bon, je dirais même le meilleur du groupe.


The Magic Numbers – Alias



Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas de nouvelle des numéros magiques. Groupe anglais de pop plutôt joyeuse et sympathique, sunshine pop dirons-nous, ils avaient placé quelques une de leur titres dans des pubs, principalement Forever Lost et Take A Chance. Et donc voilà un nouvel album, avec toujours ce mélange d’harmonies vocales mixtes. Mais cette fois c’est un peu plus mélancolique, l’ambiance est plus lourde, moins festive. La batterie est plus incisive, il y a plus d’électricité, de distorsion. En fait on a l’impression d’un rapprochement vers du Band of Horses, qu’ils traversent l’atlantique vers les grands espaces de l’indie folk américain. Mais pas que, on y trouve aussi des cordes dégoulinantes et de la soul à la Phil Spector (Thought I Wasn’t Ready, arrangements de E.N.D.) Je ne suis pas particulièrement fan du single Shot In The Dark, par contre You K<NO>W est plutôt sympa,

Out On The Street aussi (disponible aussi en version acoustique), E.N.D, plus enjouée dans la rythmique, passe plutôt bien aussi.

L’album comprend aussi des versions alternatives et acoustiques, intéressantes mais sans plus.

Perso j’accroche un peu moins, mais attention, ça reste toujours recommandable ! à vous de vous faire une idée


jeudi 4 septembre 2014

Wish I Was Here OST



Zach Braff, vous connaissez? Non ce n’est pas un musicien, plutôt un acteur, mais aussi un réalisateur. Il avait déjà réalisé en 2004 Garden State, avec une BO on ne peut plus indie folk pop US. Ce film est surtout un spot publicitaire pour les Shins tant New Slang est mise en avant dans le film. Film indé estampillé Sundance, Zach remet le couvert 10 ans après avec Wish I Was Here (Le Rôle De Ma Vie en français). Je ne parlerai pas du film, plutôt sympathique et dans la même veine comédie dramatique (avec de l’émotion et du rire donc) mais de sa bande son. Encore une fois, Zach nous propose une compilation d’indie pop, folk US. Pas trop de grands noms mais une collection de pépites minimalistes peu connues : Gary Jules (en famille avec Simon ou Garfunkel, c’est pas possible !), Radical Face, Aaron Embry, Badly Drawn Boy, Japanese Wallpaper, The Weepies (ne me dites pas que vous connaissez tout ce beau monde !). Et bien sûr on y trouve aussi quelques artistes plus connus Bon Iver, The Shins bien sûr, Coldplay et Cat Steven qui composent des titres originaux pour le film.

On retiendra le nouveau Shins donc : So Now What, pas original pour un sous mais très bien. On retient aussi Radical Face, avec la géniale The Mute, très bonne chanson, avec un petit côté Edward Shape ou The Head and The Heart qui sont d’ailleurs aussi au rendez-vous avec No One To Let You Down, une chanson créée pour une compil Sub Pop. On retiendra aussi le titre de Bon Iver Holocene (moins Heavenly Father créé pour la BO mais plus difficile), la balade Piano voix d’Aaron Embry Raven’s Song, le traditionnel Simon & Garfunkel, enfin Paul Simon tout seul avec le très world et samba The Obvious Child (il y avait déjà The Only Leaving Boy In New York dans Garden State).

Par contre la chanson titre, écrite et interprétée par Cat Power et Coldplay ne m’emballe pas énormément…

Une compilation somme toute sympathique, qui permet de découvrir des artistes plutôt intéressants (Radical Face, Japanese Wallpaper) et avec son lot d’inédits plutôt sympas (The Head and The Heart, The Shins). Ça ne révolutionne rien, ça va un peu moins loin dans l’idée que la BO de Walter Mitty, mais c’est plaisant et ça permet de découvrir les inconnus de la folk, aux côtés de Vandaveer et des autres folkeux anonymes !