mercredi 24 septembre 2014

Alt-J – This Is All Yours



In y a 2 ans, la planète apprenait que si on tapait Alt+J sur un clavier de Mac on écrivait un Delta grec. Tout ça grâce à un groupe d’anglais, plus barrés expérimentation que pop classique école Beatles ou CSNY. Alt-J ça ne ressemblait à rien d’autre. Un peu de Hip Hop des voix qui s’entremêlent. Des basses et des percus lourdes sur des chants aériens en somme. Mais pas que, l’album était aussi parsemé d’interlude au piano faisant le lien entre les chansons et redorant le blason au concept d’album, malmené par l’air mp3 et iPod. Après moult concerts et le départ d’un des membres, les revoici pour un nouvel opus, plutôt attendu.

Pour commencer la chose qui frappe à l’écoute de This Is All Yours, c’est que les bonhommes sont toujours attachés à ce concept vieux de plus de 50 ans : le concept d’album. Sans vraiment de tubes (à part peut-être Left Hand Free), l’album est plutôt homogène et s’écoute d’une traite. A la première écoute on peut paraitre un peu déçus par la non présence de classiques instantanés comme Breezeblocks, Tessellate ou Mathilda, mais il faut écouter plus, s’imprégner de cette musique différente. Car oui c’est différent de ce qu’on entend d’habitude, comme sur le précédent album ils ont décidé de casser les règles du songwritting classique, voire de réinventer la pop. Flutiau moyenâgeux, beat hip hop, guitare au son Neil Young à mort, harmonies beachboysiennes, blues low fi à la Black Keys, Piano tendance classique, cuivres puissants, folk à guitare classique, tout se télescope, se mélange. C’est osé, et des fois très payant, comme sur Warm Foothills gigantesque puzzle ou chaque mot est chanté par quelqu’un d’autre. Des fois c’est un peu moins inspiré. Certaines chansons peuvent paraitre un peu terne, car il est vrai l’ambiance n’est pas à la fête et la déconne. C’est mélancolique, on y trouve beaucoup de balades. Comparé au précédent album la guitare est omniprésente, elle a remplacé l’électro.

L’album commence par une intro, toute en vocalises, puis des beats lourds arrivent, menaçants, très proche de l’album précédent, mais avec un petit côté musique indienne, plutôt sympa mais peut-être un peu longue. On enchaine sur Arrival in Nara avec son piano délicat, sa guitare toute douce, son violon et sa voix calme. Belle chanson toute cool. Nara est plus pop classique, avec une guitare à la sonorité très Chromatics, un bon titre. Every Other Freckle, qui avait déjà étais donné à écouter ressemble plus à l’ancien album, avec en prime intermède à la flute et ajout de rythmique plutôt hip hop. J’aime bien aussi. On enchaine ensuite sur Left Hand Free, également dévoilée plus tôt. Elle est très différente du reste de l’album, bluesy. On dirait du Black Keys fait par des coiffeurs ! Mais c’est plutôt sympa aussi. Le blues crasseux à peine fini on enchaine sur du flutiau médiéval avec Garden of England. Oyé oyé ménestrels et paladins… Un peu ridicule quand même… Choice Kingdom enchaine très calmement, ce n’est pas la chanson la plus intéressante de l’album. Ensuite on retrouve le « single », Hunger Of The Pine, avec son sample de Miley Cyrus. Le titre s’ouvre sur un chant doux, avec une montée douce et sur de cuivres sur des touches de piano. Très beau début de chanson, mais la suite et le côté hip hop me plait beaucoup moins. Pour moi, la vraie belle chanson de cet album est Warm Foothills : Une ballade folk, où chaque mot est chanté par quelqu’un de différent. C’est original, surprenant et envoutant. La fin de l’album est moins intéressant : The Gospel Of John Hurt ne m’emballe pas, Pusher se défend plus, Bloodflood pt.II est intéressante par les arrangements de cuivre (très Woodkid d’ailleurs) et se permet de caser un « Assassin de la police ». Et enfin le finale Leaving Nara propose une guitare plutôt sympa mais n’attend pas les sommets du début d’album.

Pour conclure, on peut dire qu’Alt-J ne fait pas trop comme les autres, en proposant un album innovant tout en restant classique, en proposant quelque chose d’osé. Des fois ça paye, des fois beaucoup moins. Il va falloir se faire une idée tout seul. Pour ceux par contre qui n’avaient pas aimé le premier opus, ça risque d’être plutôt dur !

Donc une conclusion en demi-teinte, intéressant mais peut-être pas assez immédiat. Du bon et du moins bon, du coup le concept d’album qu’ils prônent risque de s’éclater un peu et certains titres de l’album vont donc rejoindre des playlists….
Non, franchement, Warm Foothills est géniale !

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