lundi 2 octobre 2017

Concert Bon Iver, Salle Pleyel Paris, samedi 23 septembre 2017 #boniver



 Il a fallu aller jusqu’à Paris pour voir Bon Iver, mais ça valait le déplacement. Ce mois de septembre, Bon Iver s’est installé 3 jours dans la salle Pleyel, plus connue pour la musique classique que pour des concerts pop. On a réussi à trouver des places pour le dernier jour, en fosse. 20h sur place, il s’agit d’être bien placé ! Et on va l’être.

C’est ébahis par le côté majestueux de la salle que nous prenons place pour la première partie : Mikaela Davis et sa harpe. C’est du folk. Tout simplement, c’est plutôt joli mais ça ne décolle pas vraiment.

Après une courte pause, Justin Vernon monte sur scène avec son groupe, ils ne sont que 3, et vu ce qu’on va entendre dans les prochaines 2 heures c’est une prouesse exceptionnelle ! Justin s’occupe bien sûr du chant, de la guitare (on en a compté 9 différentes), des claviers, il a aussi un piano, un harmonica et tout un tas de trucs pour bidouiller sa voix. Le bassiste fait aussi saxophoniste, chante et a également un clavier. Le batteur, en plus des fûts et des pads, joue du clavier, du xylophone (ou un instrument apparenté) et chante aussi. Ils sont posés chacun sur une estrade carrée avec tout leur matos.

Le set commence par l’ouverture du dernier album avec 22(OVER SooN), dans une version différente de l’album. D’ailleurs toutes les chansons jouées ce soir seront différentes des versions album, et même différentes des versions de la semaine d’avant (on avait visionné la semaine d’avant le concert en Irlande diffusé sur ARTE visible à la fin de l'article), bref les chansons sont en perpétuelle évolution. Les arrangements sont bien entendu différents, proche de ce que propose le dernier album, plutôt électro, mais la voix est surtout encore plus chargée d’émotion. Il quitte souvent sa voix de tête pour un registre plus grave, qui lui va à merveille (conseil pour le prochain album : creuser le coté plus grave). Et c’est vraiment l’émotion qui domine le set, que ce soit quand il chante a capella, avec vocodeur comme sur 715 – CREEKS ou Woods, ou sans aucun artifice comme sur la déchirante Skinny Love (très dur de retenir les larmes), que ce soit quand la partition est plus soul ou gospel comme sur 8(circle), que ce soit la justesse magnifique de Minnesota, WI et le dialogue avec le saxophone. Et je ne parle pas de la furie contenue, toute en tension de Perth (magnifique), des splendides 666 ʇ, 29 #Strafford APTS et bien sûr Holocene (même si la harpe de Mikaela Davis est anecdotique). En un mot Bouleversant. Le tout est amplifié par un son irréprochable, pas trop fort (peut être pas assez), un light show assez sobre mais classieux et une interprétation parfaite venant de Justin mais aussi des 2 autres musiciens, tout bonnement monstrueux ! Encore une fois, je me demande : comment font-ils pour sortir ce son à seulement 3 personnes… ?
D’ailleurs ce qui est fascinant c’est le silence de la salle, personne ne parle, comme captivés par ce qui se passe sur scène.
Alors effectivement, Justin n’est pas un grand communiquant, ne parle pas ou très très peu entre les titres, mais l’émotion il l’a fait passer ailleurs.
On a vraiment passé un moment hors du temps et hors du commun, une expérience sidérante. Pour vous rendre compte d’à quoi ça peut ressembler, je vous laisse visionner le concert ci-dessous en lien.

Pour conclure, je vais citer Justin Vernon : « It’s not entertainment, it is a fucking spiritual thing ».


Setlist complète :
22 (OVER SooN)
10 d E A T h b R E a s T
715 - CREEKS
666 ʇ
29 #Strafford APTS
____45_____
Woods
Minnesota, WI
Babys
Perth
Holocene
Calgary
33 “GOD”
8 (circle)
Skinny Love

Rappel:
Blood Bank
00000 Million


 
Une vidéo exceptionnelle du concert à Cork quelques jours avant pour se faire une idée :
  

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