mardi 30 janvier 2018

Kid Wise – Concert de séparation au Connexion Live le 18 janvier 2018



  Ça fait un peu bizarre « dernier concert avant séparation », ça donne une ambiance assez bizarre même. Quelque chose de joyeux et de triste à la fois.
De triste pour moi car j’aime bien Kid Wise, cette électro pop assez inventive plutôt sérieuse. J’avais adoré Hope, bien sûr, qui les a fait connaitre, mais aussi le dernier album (que je n’ai pas eu le temps de chroniquer en début d’année dernière, honte à moi, même si je pense que mon article n’aurait pas fait décoller les ventes !). Je n’ai pas pu venir pour la première partie, After Marianne, en quelque sorte la continuité de Kid Wise puisqu’on y retrouve 3 membres dont Augustin, le songwriter et sa copine. Même pas le temps de commander une bière que le concert démarre, on était limite !

Le concert commence avec Ocean, donc doucement, au piano voix pour finir en apothéose rock aux accents heavy à la fin de la chanson. Ce qui impressionne c’est la maitrise des parties calme et la cohérence des défouloirs d’énergie. Tout le monde à sa place, c’est bien rodé, en un regard ça part. Sur scènes 6 musiciens : Augustin au chant et aux claviers, Vince à la guitare avec une belle Les Paul, Theo à la deuxième guitare, un superbe Rickenbacker, un peu plus timide, il est en retrait et souvent assis, très shoegaze, Leo est à la batterie, Antony à la basse et Clément aux claviers et au violon. Avec un micro pour doubler quelques voix. Une belle brochette ! En tout cas le concert envoie, on sent l’émotion sur scène et ce besoin de partager ensemble une dernière fois. Dès la deuxième chanson, Augustin slame.La salle suit. On est jeudi, en fait ce n’est pas le vrai dernier concert mais le vendredi étant sold out ils ont allongés au jeudi, lui aussi sold out. 350 personnes dans le connexion, beaucoup d’amis et de familles, ça donne une ambiance très particulière, en tout cas ça danse.


La preuve :




Les chansons sont un peu modifiées, un peu plus pêchues, Bones prend des allures de tube de Two Door Cinema Club, d’autres font encore plus ressortir l’influence Foals. En tout cas ça envoie grave que ce soit dans le rock que dans les parties plus électro. Après quelques titres Augustin se décide à parler au public, non sans émotion, il raconte l’histoire du groupe, donne peu d’explications mais on comprend ce qu’il se passe. Il remercie tout le monde, salut les copains dans la fosse.






Le groupe joue des vieux titres, des titres plus récents, des titres calmes et planants, d’autres beaucoup plus dansants. Ils font participer le public, la plupart des gens présents connaissent les chansons dansent et chantent, ça fait plaisir. Le groupe finit par descendre dans la fosse pour faire une version acoustique de Hope, pour ensuite monter sur scène pour la version plus album, plus électro. Un grand moment de concert. Après un dernière montée en puissance très électrique et plus de 2 heures d’un concert très maitrisé et très enthousiasmant le groupe tire sa révérence devant un public très ému. 
On ne peut pas rester trop longtemps après le concert pour parler avec le groupe au merchandising on va juste acheter un livre vendu par un suisse qui les a suivi durant la tournée et a fait son Master d’école d’art dessus. Un superbe petit livre avec croquis, dessins et quelques textes relatant la dernière année du groupe. Très émouvant.

Après un concert énorme mais le cœur un peu gros on rentre chez soi. C’est vraiment bizarre ces concerts de séparation.
Après ils ont dit que c’était une pause d’une durée indéterminée. On espère…

En attendant, il reste les albums et si vous n’avez pas écouté Les Vivants leur dernier album, foncez l’écouter on y trouve une collection hallucinante de tubes, c’est simple les 4 premiers titres sont tous des singles !


Un petit exemple :






Dragon Rapide – See The Big Picture #dragonrapide #freemontrecords


Je suis très honoré. Le label Freemount Records m’a demandé de chroniquer un de leurs poulains qui sort bientôt un album : Dragon Rapide. A croire que ce blog est en train d’avoir plus de visibilité !
Dragon Rapide, déjà le nom me plait, et pas que parce que c’est un très bel avion des années 30. Je trouve le nom assez cool.
Je parle d’années 30, mais il faudrait plutôt parler d’années 90, car avec Dragon Rapide, on prend sa De Lorean et on retourne direct dans les années 90, le grunge, les Doc Marteens, les chemises de bucherons, les diskman et les CD 2 titres.
Exit les claviers, les boucles électro et les effets de voix, bienvenue au trio rock.
J’aime bien ce côté régressif, un peu madeleine de proust pour moi, le disque transpire le rock à guitare, le grunge, le skate punk. Le son de la guitare fait évidemment penser à Nirvana (la bien nommé Nostalgia), voire Soundgarden (le refrain bien lourd de I Don’t Want To), ou Green Day mais comment faire autrement quand on n’est que 3 et qu’on joue du rock fort ? Il faut de la disto pour contruire le mur du son !
Du Nirvana ou du Green Day certes, mais joué par des gentils garçons alors ! Car on y trouve surtout un coté pop dans la construction, dans les mélodies et dans les harmonies. Et ça c’est sympa.
En fait ça me penser aux Breeders (Sucker Punch par exemple) sans les voix féminines ou à Nada Surf du début par moment. Je trouve que Bummed et Oddissey sortent un peu du lot en proposant quelque chose de moins distordu, plus proche d’un power pop réconfortant.


L’album sort le 2 février, et Dragon Rapide mérite une oreille bienveillante. Je pense que je ferais le déplacement s’ils viennent se produire à Toulouse, en live ça doit envoyer.






 

Alex Cameron – Forced Witness #alexcameron










J’avais écouté mais n’avais pas trop aimé le premier album d’Alex Cameron, je me suis donc pas jeté sur son second album Forced Witness. Ce n’est qu’à la faveur des classements de fin d’année où j’ai vu qu’il était bien placé par des gens de bon gout que je me suis penché sur le cas de l’Australien, et il faut l’avouer que j’aime beaucoup. J’aime beaucoup le chant, ce côté crooner au phrasé précis, les mélodies sympas et la production ultra pop 80’s, saxo en avant. D’ailleurs si je ne m’abuse l’autre membre du « groupe » est un pote d’Alex qui est saxophoniste. Alors je n’accroche pas à tout l’album mais Contry Figs ou Runnin’ Outta Luck (refrain très plaisir coupable !!) me font taper du pied direct, et le reggae de blanc de The Hacienda est assez génial. Ensuite, il y a les textes, toujours mordants et originaux.
Bref un très bon album découvert sur le tard.



Sinkane – Life & Livin’It #sinkane











On continue avec les oublis de 2017 avec Sinkane et cet album sorti en février dernier, véritable soleil du moment (avec un an de retard donc…).



Life & Livin’ it est un album world, on y croise de la soul, du blues, du rock, du funk, du reggae et surtout de la musique africaine.

Bien sûr il ya un tube afrobeat parfait avec U’Huh que tous les amateurs de Fela Kuti et des compiles Nova tune vont s’arracher. Mais pour moi le principal est ailleurs, Il est dans les nuances de Passenger, dans l’electro funk de Telephone, le ska de the Way et son refrain appuyé, mais surtout dans la subtilité de la magnifique balade reggae I Won’t Follow et dans Favorite Song, qui sonne très William Onyeabor ou Hot Chip joué avec des instruments.

Le tout est assaisonné d’une production en adéquation : des cuivres magnifique une basse groovante bien présente, des touches électro et surtout la voix de Sinkane, faisant penser à Curtis Mayfield, à cette soul funk qui essaie de retrouver des accents africains.


Un album à retenir !












Perfume Genius – No Shape #perfume genius






Honte à moi, j’ai laissé passer ce petit chef d’œuvre. Mais mieux vaut tard que jamais.

Tout commence par un piano doux dont on ne sait d’où il vient, puis arrive la voix douce et cotonneuse, puis au bout d’une minute une décharge de synthé tout en compression fait son apparition. Superbe, un mélange de finesse et de délicatesse et de choses un peu plus brut avec un usage des percus et des synthés me faisant penser à M83. Slip Away le single de l’album continue dans le même sens. L’album se calme ensuite, les fulgurances se font moins fortes (à part peut-être sur Wreath) et laisse la place à plus de finesse. Comme dans la magnifique Die 4 You ou dans le classicisme de Valley ou dans la sensualité des claviers eighties de Side, ou dans les divagations pink floydienne de Run Me Through ou dans la rythmique déglinguée de Go Ahead.




Pour résumer voici un superbe album, très fin, très sensuel, à écouter absolument donc. Désolé pour le retard…










Curtis Harding – Face Your Fear #curtisharding




C’est dingue comme on reconnait vite la production de Danger Mouse ! Dès les premières mesures de ce disque on reconnait sa patte (de souris). Dans la suite de l’album qu’il a produit pour Michael Kiwanuka (et des 3 derniers albums des Black Keys), Danger Mouse est très à l’aise avec cette soul aux accents blues, acide et terreuse dans ses guitares, plus douce dans ses cordes et sensuelle dans sa basse bien ronde. Le tout au service de la superbe voix de Curtis Harding, dans les aigus, comme Curtis Mayfield (oui déjà cité pour Sinkane), mais on pense surtout à Isaac Hayes. Ce disque aurait très bien pu sortir en 70, Black Power, funk, batterie percussive, percu africanisante, basse ronde, des cuivres, des cordes, des gimmicks typés Quincy Jones (Till The End) et une pointe de rocksteady. On parle de l’emballage, mais le tout serait inutile sans de beaux titres à servir, et là c’est le cas. Outre le tube Need Your Love, j’ai aimé la très « sur-cordée » Face Your Fear, l’entrainante On And On ; Wednesday Morning Atonement et son intro oldies parfaite.



Pour conclure, voici un très bon album de soul et c’est assez rare pour qu’on ne saute pas dessus. La production de Danger Mouse change la donne par rapport au précédent album et l’amène tout de suite vers quelque chose de moins brut, de plus Motown mais aussi de plus psychédélique grâce à ses guitares acides qui trainent par ci par là comme des seringues.



D’ailleurs je vous conseille aussi l’album précédent de Curtis Harding pendant que vous y êtes (personnellement j’ai du mal à dire lequel des deux je préfère !)



Baxter Dury – Prince Of Tears #baxterdury



 C’est l’heure de la gueule de bois et de la dépression post rupture pour Baxter Dury. Le plus gainsbourien des chanteurs anglais, nous sort le plus gainsbourien des albums de l’année et fait comme son modèle, s’invente son Gainsbarre. Baxter chante de moins en moins, parle de plus en plus, toujours avec son accent cokney à couper au couteau, s’entoure de chœurs féminins, introduit des cordes, navigue entre des compositions symphoniques (Miami, Prince Of Tears), synth pop et rock.
L’habillage a beau être joli, la production somptueuse, les instrus accrocheuses, les chants féminins cristallins, ce qu’on retient le plus de cet album, c’est le ton revanchard, acide, hautain et désabusé de Baxter, en parfait décalage avec la légèreté de son précédent album It’s A Pleasure. C’est déprimant, déchirant mais c’est beau.
Sur scène il arrivait sur un canard gonflable, ça semble moins être dans l’air du temps… d’autant qu’il buvait déjà pas mal sur scène, qu’est-ce que ça va être maintenant !
On lui souhaite quand même d’aller mieux, même si sa dépression peut nous donner de beaux moments de musique comme sur le titre éponyme Prince Of Tears.