mardi 20 février 2018

Hollie Cook – Vessel Of Love #holliecook


Même si Hollie Cook est anglaise et fille du batteur des Sex Pistols, c’est vers la Jamaïque des années 70 qu’elle nous emmène. De façon douce avec du reggae dans le plus pur style lovers rock, donc teinté de soul, tout en douceur. Alors évidemment on retrouve quelques effets modernes dans la production sans compter ses petites incartades légèrement dub façon Scientist. Malgré tout, le résultat est étonnamment pop. Là où c’est moins étonnant c’est que le résultat est solaire et fait un bien fou avec la météo actuelle. On ferme les yeux et on attend le verre de Pina Colada sur la plage... Je me perds…
Bon évidemment, les allergiques au reggae risquent d’avoir du mal, c’est sûr. Il y a des cuivres, un couple basse batterie très en avant rappelant les grandes heures de Sly and Robbie, des bidouillages dubs (dans un style très extended version des productions 70’s) et bien sûr du riddim à la pelle.

 Moi, comme j’aime beaucoup le reggae, évidemment, je ne peux qu’acquiescer, d’autant que ce n’est vraiment pas tous les jours qu’on trouve une bonne sortie reggae !



Daniele Luppi & Parquet Courts – Milano #danieleluppi


Il y a de ça une éternité, Daniele Lippi s’était associé à Danger Mouse pour nous sortir Rome, un album bourré de références à Ennio Morricone et donc aux musiques de western spaghetti des années 70. Changement de partenaire et surtout de destination. Daniele Lippi embarque Parquet Courts et Keren O et fait route plus au Nord à Milan, dans les 80. Punk Rock, disco, mannequin, golden boys, cocaïne et décadence au programme !

Donc évidemment ça n’a rien à voir avec le disque précédent, très rock, déjanté et explosif ce nouvel album est aussi plus jouissif. La voix d’Andrew Savage trainante et totalement désaccordée ou celle de Karen O survoltée apportent à la bizarrerie de la production dans une intention très Velvetienne.
C’est surprenant, audacieux et très intéressant, je vous laisse en juger !

 

Tame Impala – Currents B-sides & Remixes #tameimpala


Currents est l’un des albums que j’ai le plus écouté ces derniers temps, déjà parce que mon fils de 5 ans est un fan inconditionnel de l’album (oui je sais…), il faut donc souvent mettre « la boule » comme il l’appelle, eu égard à la pochette. Bref j’ai beaucoup écouté, et je ne m’en lasse pas, c’est vraiment un super album riche, mélodique et ambitieux. Un excellent album. Cet hiver, Kevin Parker a décidé de publier quelques chutes et remix de Currents, Bien lui en a pris car ces 3 nouveaux titres sont fabuleux et les 2 remixes plutôt intéressants.
Les 3 titres s’intègrent parfaitement à Currents et vont même encore plus loin dans le coté synthétique et planant (sûrement pour ça qu’ils avaient dû être écartés). Powerlines, un titre instrumental est plus dispensable, mais List Of People (To Try And Forget About) est très bien et Taxi’s Here est pour moi un chef d’œuvre. Suave, doux, mélodique, je suis sous le charme de ce titre.

 Les remixes ne sont pas en reste car vraiment différents des versions albums, mention spéciale pour le remix de Let It Happen par Soulwax.

Bref, le complément parfait, une petite dose de Tame Impala ne fait pas de mal !




Tample – Summer Light #tample


L’électro pop se porte bien, comme en témoigne le récent premier album de Tample, avec un A. Ce groupe est bordelais (personne n’est parfait) et propose de la synth pop bien boostée. On pense à Talisco pour le coté électro rock et les saillies de guitare très desert rock, on pense à Yuksek et The Avener pour le coté gros son de la production et à Isaac Dilusion pour la douceur de la voix et le coté légèrement soul de l’ensemble. Et ce qu’on devine derrière tout ça c’est une inspiration Hot Chip, ce coté vivant des machines. Toujours est-il que les mélodies sont immédiates et imparables et la production ronflante les fait bien ressortir.

Bref une très bonne surprise hexagonale !



Django Django - Marble Skies #djangodjango


 
Les années 80 sont on ne peut plus hype en ce moment, même les intellos de Django Django, déjà pas mal imbibés dans le précédent album, s’y plongent totalement. Franchement l’album commence comme du Duran Duran période Living Daylights.
Pour tout vous dire à la première écoute de Marble Skies, j’ai été décontenancé, je n’ai pas trop accroché. Et puis une fois passé le mur de la production on écoute les titres et on s’attache un peu plus à cet album foutraque finalement assez proche du premier album par son coté euphorique et presque spontané (Tic Tac Toe). On pourrait reprocher à l’album de ne pas être très homogène, on note quelques baisses de régime, surtout vers la fin (aussi au début avec Champagne, un peu éventé). Alors c’est assez paradoxal, mais j’aime bien Surface To Air, qui flirte vraiment très fortement avec le mainstream, mais tendance années 90 avec ses accords très Hadaway. Un vrai plaisir coupable je pense… Marble Skies qui commence l’album de façon hyperactive me plait bien aussi, tout comme In Your Beat qui commence comme du Metronomy et se retrouve finalement assez proche du dernier album (et c’est tant mieux).

Mais au final, au fur et à mesure des écoutes on ne trouve pas un relief fabuleux à cet album. Pourquoi ? Parce que justement il n’y a rien de nouveau. Born Under Saturn faisait fructifier le premier album, ici on stagne, on réutilise des idées déjà sorties. Certes les garçons sont doués, la production est impeccable, mais il manque le sentiment de nouveauté auquel ils nous avaient habitués.

Je ne vais pas dire que l’album est nul, bien au contraire, mais j’attendais un peu plus de nouveautés...
 
 


 

Rhye- Blood #rhye


Si vous avez besoin de douceur, de vous blottir dans un nuage, j’ai un truc pour vous.
Comment caractériser la musique de Rhye ? De l’électro soul ambiant de chambre? Pourquoi pas.

En fait leur musique serait un improbable barycentre entre Beach House (avec forte pondération), Cigarettes After Sex, The XX, Asgeir (du premier album), Agnes Orbel, Sade, Air, Moderat et Marvin Gaye ! Rien que ça.

C’est minimaliste, aéré et aérien, c’est surtout sensuel. Des basses industrielles côtoient des cocottes très Nile Rodger, des violons, quelques cuivres, un piano subtil et cette voix androgyne avec beaucoup de souffle et de délicatesse et c’est beau.
On a même un tube avec Taste, que demander de plus ?


Franz Ferdinand - Always Ascending #franzferdinand



 Début février chargé avec l’arrivée le même jour du dernier MGMT et du dernier Franz Ferdinand.
Après un pas de côté en proposant un album en collaboration avec Sparks, voici le retour des écossais pour leur 5ème album (plus celui de FFS). Vous allez lire partout que Franz Ferdinand a troqué le rock pour l’électro, et bien moi je ne trouve pas. Je m’explique : la base est toujours la même, du rock à guitare, c’est juste qu’en confiant la production à Philippe Zdar (à qui l’on doit Wolfgang Amadeus Phoenix, le premier Two Doors Cinema Club ou l’album posthume des Raptures, on se retrouve avec un son plus ample et paré pour le dancefloor (Lazy Boy, Feel The Love Go, Glimpse of Love, Always Ascending sont vraiment taillés pour faire danser). Batterie et basse boostées, synthés en avant (mais pas beaucoup plus que sur Tonight), certes mais il reste toujours la base de Franz Ferdinand, ces guitares en cocottes (Glimpse Of Love), les changements de rythme donnant l’impression d’avoir mille chansons en 1 (peut-être moins évident que sur les précédents albums tout de même) et surtout la voix de crooner, tout en charisme de Alex Kapranos (par contre sa nouvelle teinture blonde fait perdre tout le charisme du chant d’un coup !!!). D’ailleurs en parlant de chant, au détour de The Academy Award, j’ai découvert l’inspiration Léonard Cohen chez Alex Kapranos. Ça me rééclaire un peu l’œuvre du coup…

En tout cas, ce petit pimpage par Zdar leur a fait du bien, comme en témoigne le plutôt accrocheur Lazy Boy (sorte de Take Me Out 15 ans après) qui pourrait remporter la donne. Dans la même veine hyper dansant on a Glimpse Of Love qui s’amuse à ramener un peu de disco dans le rock. Ils se permettent même quelques emprunts au hip hop sur Hack and Jim (pas franchement géniale mais marante) et à Francky Goes To Hollywood, oui écoutez bien l’intro de Paper Cages.
Bon après, il y a le saxo sur Feel The Love Go. Là, je peux rien faire pour défendre Zdar, désolé…

Pour conclure, on est content de retrouver Franz Ferdinand en pleine forme, ce n’est pas leur meilleur album certes mais on ne va quand même pas se plaindre. Vivement le 19 mars que je vois ce que ça donne en concert.
 


 


attention les yeux sur ce clip... finalement le saxo est raccord (et l'hommage à Peter Gabriel aussi...)

MGMT – Little Dark Age #MGMT

 
Groupe bizarre que MGMT, qui commence sa carrière par un album tubesque surprise, un deuxième album plus ambitieux, (meilleur selon moi) et donc peu tubesque, un troisième album totalement ovni avec une production trop expérimentale et bruitiste qui triture les titres de l’album qui m’a fait carrément décrocher (j’ai réessayé hier, toujours pas).
Leur retour était donc attendu, allaient-ils continuer à faire de l’expérimental pour l’expérimental, ou revenir à quelque chose de plus facile ? Encore heureux, ils ont choisi la deuxième solution. Voici donc un album plus grand public avec des mélodies super accrocheuses et un habillage 80’s à la mode de très belle facture (ça sonne d’enfer). Mais ils n’ont quand même pas totalement vendu leur âme au diable, ils ont gardé un petit côté expérimental : on trouve un titre instrumental, des gimmicks eighties hyper marqués et quelques bizarreries à droite à gauche (les bip en 8bits qui passent de temps en temps presque pas audibles).
Même si on peut qualifier l’album de synthpop à tendance 80’s, c’est en fait beaucoup plus complexe.
Certes on retrouve des claviers et des basses synthétiques 80’s très maitrisés sur She Works Out Too Much (avec un tempo enjoué qui rend le truc plus contemporain) Little Dark Age (très Cure, géniale avec son clavier saturé sur le refrain, j’adore), Me and Michael (plus cheesy mais à la mélodie imparable) et TSLAMP (Time Spent Looking At My Phone, avec une rythmique type La Isla Bonita, c’est eux qui le disent, et oui je suis d’accord). On y trouve aussi des titres proches de leur premier album avec One Thing Left To Try (tube en puissance) ou James (moins mémorable mais bien quand même), du psychédélisme 2.0 qu’ils avaient déjà exploité sur Congratulations (et sublimé par Tame Impala plus récemment) avec Hand It Over (géniale, psychédélique, douce, on dirait du George Harrisson). When You’re Small lorgne vers du Pink Floyd période BO de More ou Obscured by clouds, avec le coté symphonique et luxuriant en prime.
J’en oublie les titres plus inclassables comme When You Die (très bon titre) composé par Ariel Pink, tiens donc. Et vu qu’on parle d’inclassable, il y a même un morceau instrumental un peu dub, un peu psychédélique, Days That Got Away, composé avec l’aide de Connin Mockasin plus dispensable, mais j’aime bien.
Pour conclure, MGMT a fait plus simple mais pas simpliste. En mixant une production datée et un brin nostalgique (ça tombe bien c’est la mode, et le mixage est parfait) et des mélodies imparables, tout en gardant une part de bizarrerie, MGMT sort, pour moi un des meilleurs albums vus depuis quelques mois et par l’occasion leur album le plus équilibré.